Cet avion d'entraînement avancé fait partie des Yak 11 construits en Tchécoslovaquie par LET.
Sorti d'usine en 1948, Il a servi dans l’armée de l’air tchécoslovaque avant d'être cédé à l’Egypte où parait-il, il n’aurait jamais volé.
En 1982 et après 2 années d'âpres négociations, des collectionneurs ont acquis 41 de ces Yak-11, abandonnés à l’état d’épave dans une zone désertique d'Egypte.
Le Yak-11 numéro de série 25111/05 est devenu la propriété de Pierre Dague.
La réfection du 7 cylindres en étoile à injection directe Shvetsov ASh-21 (délivrant 760 chevaux à 2300 tr/mn) a été confiée à Serge Guyot et celle du circuit électrique, qui a été “repensé”, à Jacques Le Coarer, un ancien du CEV.
On peut encore ajouter que l'appareil de Pierre Dague est le premier des Yak-11 récupérés en Egypte à avoir repris l'air.
En mai 1987, le général Cuffaut, ancien commandant du Neu-Neu (diminutif de Normandie-Niémen) est venu sur le terrain de la Ferté Alais pour, en quelque sorte, baptiser et parrainer l’avion de Pierre Dague.
"On m’avait dit : «C’est pas un avion facile : forte charge ailaire, tu ne vois rien à l’attero avec une vitesse d’approche élevée», et on avait raison !
Si sa silhouette et son look (génial) le rende reconnaissable au premier coup d’oeil, ses ailes courtes avec moins de portance obligent en effet à approcher à 160/170 km, et la place pilote étant très en arrière, on ne voit pas grand chose.
Autres spécificités: cet avion venant d’un pays froid tout est pneumatique pour éviter le gel (mise en route, volets, trains,) avec en plus les instruments en cyrillique. Heureusement les chiffres restent les mêmes, sauf que c’est du métrique et des atmosphères pour la pression d’admission !
Mais bon, on s’adapte !
Mais alors, autant à poser ce n’est pas la joie, autant en l’air c’est un avion avec des qualité de vol extraordinaires : aussi rapide qu’un P40 avec 1/4 de puissance en moins.
Une vitesse de croisière de 220 kt, Vmax de plus de 300 kt pour les passages et un taux de roulis impressionnant.
Une homogénéité et une efficacité aux commandes fabuleuse quelque soit la vitesse. Cet avion est une extension du cerveau : on pense, il fait !
Aucun effort à fournir aux commandes pour faire les figures de voltige, à tel point qu’il faut prendre garde en évolution à respecter limites de l’appareil.
Par contre, pas de négatif ! Spécificité des moteurs des pays de l’est: la perte de pression d’huile entraine automatiquement la coupure de l’essence… C’est sûr, comme ça on grille pas le moteur….
En résumé, c’est un avion qui réclame une attention particulière très largement compensée par le plaisir qu’il procure en l’air."