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Moravan  ZLIN 526 "Trener Master"
 
Immatriculation : F-AZRV
Propriétaire: Jacques HABERT
Immatriculations précédentes : F-GKIV / F-BRNC
Numéro constructeur : 1079
Walter Minor6 III eba90 Moteur:Walter Minor 6 III de 160 CV
Zlin plan 3 voiesIMG 2205 
                                                                                  Michèle Goussay                                    plus de photos

Arrivé le 16 juillet 1969 au SFA à Carcassonne avec 4h56 de vol au compteur, immatricule F-BRNC il y servira à la formation des instructeur, aux côté des Zlin 326, Zlin526F, CAP10 et des Stampes SV4.

 

A son retrait du service en 1980, il totalisait 1100h de vol puis il fut stocké et vendu aux domaines. 

En 1991, après une révision générale faite dans les ateliers d’AEROTECKNIC à Ostrovice, il fut acquis par un pilote de ligne et immatriculé F-GKIV. Basé à Laval, il y effectua environ 80h, avant d’être revendu à Michel CHEMINADE, qui le basa à Vannes jusqu’en mai 2003; il totalisait alors 1400 h de vol.

 

Puis il fut acquis par un groupe de 3 pilotes et basé à Guéret St Laurent qui lui firent encore effectuer environ 200h, jusqu'à son rachat Robert LEGLISE après qu’il fut passé sous le régime du CNRAC en juillet 2007 avec les marques F-AZRV.

700 Achat Mathis et l'ancien propriétaire 

Acquis par Jacques HABERT en juillet 2011, après une révision générale cellule et moteur menée à son domicile avec la compréhension patiente de son épouse Claudine........., puis l’apposition d’une nouvelle livrée conçue par Harald LUDWIG, il a effectué son nouveau « premier vol » le 6 juin 2013 aux mains de l’expert "Franco-Alsacien-Allemand" des Zlin, Marc « Léon »  MATHIS.

Le 526 en vol avec des images de Marc TAURAN  tmtv.fr 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai piloté le Zlin 526

Williams GRAC raconte

"On ne peut pas vraiment dire qu’il avait très fière allure lors de notre première rencontre. Semblable à un oiseau blessé, les ailes brisées, il vivait reclus un coin de hangar où il inspirait davantage de compassion que d’admiration. Mais sous la couche de poussière qui avait commencé à le recouvrir, on sentait encore percer le Phoenix qu’il avait jadis été. Nous étions à Guéret et je venais prêter main forte à Jacques qui s’était mis en tête de redonner toute sa splendeur au volatile. Et quand un berrichon a quelque chose en tête……
Bien souvent, plus un avion est gracieux dans le ciel plus il semble veule et gauche au sol où, comme le déclamait si passionnément Baudelaire, ses ailes de géant l’empêche de marcher. C’est plus pathétique encore lorsqu’il s’agit de le sangler sur une remorque de fortune et lui faire parcourir quelques centaines de kilomètres sur les routes de France. Mais tant bien que mal, nous sommes parvenus à rapatrier ce bel oiseau dans un nid que Jacques lui avait spécialement confectionné au coin de son jardin. Dans ce charmant endroit, il allait passer une confortable convalescence.
De manière épisodique et c’était toujours pour moi à l’occasion d’un excellent diner et d’un bon moment d’amitié, je passais à Saint Ay lui rendre visite. Chaque fois, j’étais surpris des effets des soins attentionnés que Jacques lui prodiguait : les progrès et le rétablissement étaient fulgurants. Puis un jour, cette incroyable nouvelle. Après seulement 24 mois de ce traitement, il était de nouveau sur pied prêt à reprendre son envol. Ne restait plus qu’à lui trouver un mentor pour lui faire reprendre contact en douceur avec l’élément éthéré. Et pour cela, Jacques avait naturellement fait appel à Léon grand spécialiste de cette fragile espèce en voie de disparition.
Il reprit son envol le 6 juin 2013 à Blois bien loin du sinistre hangar d’où nous l’avions arraché un jour de mars 2012. D’après ce que l’on m’en a raconté, cette lointaine téléportation ne l’avait pas tellement perturbé. Très vite, il avait repris des repères et retrouvé tous ses appuis sur l’air. Depuis ce jour, il avait élu domicile dans ce charmant hangar du terrain de Blois : il s’y sentait bien.
Moi, j’avais hâte de le voir. Un jour enfin, c’était en juillet 2013, Jacques m’amène auprès de lui. Quelle ne fut ma surprise !! J’ai peine à le reconnaitre tant il est resplendissant en cette belle journée de printemps. Dans une livrée créée sur mesure par Harald, il est tout simplement flamboyant.
Docilement nous le poussons à l’extérieur sur l’aire de démarrage où la lumière du soleil révèle encore plus son éclat et toute la finesse de sa peinture. Enfin, je m’installe dans ce cossu et confortable cockpit. Il est lui aussi entièrement refait à neuf et je retrouve immédiatement l’ergonomie des planches de bord des aéronefs de cette génération. Loin des affichages numériques, tout ici me « parle », la lecture et la disposition des cadrans est intuitive.
Bientôt des aiguilles s’affolent et je me sens bercé par un doux ronronnement. En place arrière, Jacques vient de lancer le moteur. En raison d’un vent bien établi, il nous faut emprunter la piste en dur à l’autre extrémité du terrain. Le long roulage me laisse tout le loisir de constater que, même si le Zlin n’est pas au sol dans son élément, la manœuvre n’est pas si malaisée nonobstant le vent de travers.
Aligné sur la piste, j’avance précautionneusement les manettes de gaz. Le moteur délivre toute la puissance de ses 160 chevaux et propulse gentiment le Zlin dans les airs. Pourtant alerté, je ne peux m’empêcher d’être surpris par la légèreté et la précision des commandes sur les trois axes. L’avion se pilote à deux doigts et réagit immédiatement aux moindres sollicitations du pilote. Aucun retard sensible entre les ordres du cocher et la réponse de la monture. Mais surtout une extrême harmonie dans les commandes de vol. L’amplitude et les efforts sont homogènes sur tous les axes. Les ingénieurs tchèques ont ici réussi un rare miracle pour le plus grand bonheur de toute une génération de pilotes. Pour ne pas brusquer l’appareil, j’engage quelque dociles virages. Mais on perçoit qu’il ne veut pas en rester là et que son véritable royaume est au-delà des 60° d’inclinaison. S’il insiste ! Nous voilà donc partis pour une série de virages serrés. La précision des commandes fait merveille, le Zlin s’installe confortablement dans une inclinaison proche de la tranche où sa finesse et la relative puissance de son moteur lui permet de ne pas dégrader sa vitesse. La coordination aux palonniers est elle aussi légère, précise, intuitive.
Cet avion est une véritable invitation à la voltige coulée. Mais aujourd’hui il est encore trop tôt pour lui laisser exprimer totalement son potentiel. Jacques, réputé pour sa prudence et sa minutie, avance par étapes. Il souhaite affiner encore les réglages de son moteur avant de le laisser dessiner des arabesques dans le ciel. On ne peut toutefois s’empêcher de s’adonner au plaisir de quelques souples barriques sur le chemin du retour. Je m’aperçois ainsi qu’on vole aussi aisément, sinon mieux, la tête à l’envers. Je commence à mieux comprendre les acrobaties de Léon, c’est peut-être tout simplement qu’il est plus naturel de voler sur le dos avec un Zlin.
Comme toutes les bonnes choses, ce vol touche déjà à sa fin. Il est désormais temps de rentrer au bercail. Nous configurons l’appareil pour l’atterrissage. La sortie des volets a pour effet de rendre l’avion particulièrement stable en finale. La tenue du plan tout comme celle de la vitesse sont aisées et l’avion se pose sans trop de difficultés pour un train classique. Ainsi s’achèvent 30 minutes de pur bonheur aux commandes d’un appareil qui surclassait tous ses concurrents dans les années 60 et auquel Jacques a rendu toute la fougue et la vigueur de sa faste jeunesse.
On doit se féliciter du fait qu’il reste encore ici et là en France quelques passionnés qui comme lui consacrent tout leur temps libre à faire revivre ces machines aux performances dépassées mais dont les qualités de vol, l’architecture du cockpit et jusqu’à son odeur vous transporte immédiatement au cœur d’un âge où ils étaient encore les rois de l’azur.
Bien davantage que le meilleur des livres d’histoire, cette plongée dans notre passé me permet de ressentir l’atmosphère de toute une époque et de la pénétrer dans ses nombreuses dimensions. Œuvres des hommes qui les ont conçus, outils de ceux qui les ont pilotés, les aéronefs sont un fidèle reflet de leur temps.
Après ce vol sur le Zlin dessiné dans les années d’après-guerre, il me semble bien avoir perçu que dans cette période qui voulait faire oublier beaucoup de souffrances, les hommes ne sacrifiaient pas encore entièrement le plaisir et la délicatesse aux performances brutes."